jeudi 4 juin 2009

laser et gynécologie

Traitement Laser des dysplasies de bas grade
du col utérin


Définitions

Le Laser (acronyme de Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation) correspond à l’émission d’un faisceau lumineux artificiel dont les caractéristiques comportent un intérêt médical: une manipulation facile qui permet une vaporisation superficielle sélective des tissus.
En gynécologie, seul le Laser CO2 est utilisé. Son effet thermique permet une vaporisation tissulaire; un effet de section ou un effet de coagulation, accompagnés d’une cicatrisation rapide et de bonne qualité. Le chirurgien peut apprécier la profondeur de la vaporisation des tissus.
Cet effet est utilisé dans le traitement des dysplasies du col utérin, des condylomes, de l’ectropion ou des dysplasies vulvaires.
Les dysplasies du col utérin sont traitées selon deux principes:
Les traitements destructeurs: Il s’agit de détruire une lésion tissulaire, mais sans analyse histologique (analyse des tissus au microscope) des tissus détruits.
Les traitements d’exérèse: Il s’agit là de traiter le tissu atteint par son ablation tout en permettant son analyse histologique.

Indications

Les indications les plus courantes du Laser en gynécologie sont:
Traitement des dysplasies du col utérin de bas grade, persistantes pendant plus de 24 mois, lorsque le frottis cervico-vaginal (cytologie), la colposcopie et la biopsie (histologie) sont satisfaisants et concordants dans leurs résultats.
Traitement des condylomes génitaux, qu’ils soient cutanés ou muqueux, de la vulve, du vagin ou du col utérin.
Traitement de l’ectropion lorsque celui-ci est gênant, source de saignement ou de leucorrhées (pertes vaginales) après avoir éliminé d’autres causes expliquant ces troubles (cancerd du col utérin, infection etc.)
Traitement des dysplasies intra épithéliales de la vulve.

A quel moment est effectué le traitement au laser ?

Le Laser est pratiqué en dehors de la période des règles, de préférence quelques jours après leur fin.

Comment se déroule un traitement au laser ?

Le Laser peut être pratiqué sans anesthésie, sous anesthésie locale ou sous anesthésie générale. Le choix du type d’anesthésie dépend de l’étendue des lésions et du degré d’inconfort et d’anxiété de la patiente.
Le Laser se fait le plus souvent en «ambulatoire». La patiente rentre le matin, à jeun, puis repart accompagnée quelques heures après la fin de l’intervention. Exceptionnellement, une hospitalisation de 24 heures est nécessaire.

L’intervention est pratiquée par un gynécologue-chirurgien. Une colposcopie est pratiquée en tout début de l'intervention afin de repérer et délimiter visuellement les lésions. L'application d'acide acétique et de Lugol permet de visualiser les berges de la zone pathologique.
Le Laser est effectué par les voies naturelles. Il n’existe donc pas de cicatrice externe visible.

Ca fait mal ? Ca dure longtemps ?

En fonction de la technique utilisée et de l’étendue des lésions, un Laser dur de 5 à 15 minutes. L’intervention est habituellement très peu douloureuse. Parfois, dans les heures ou les jours qui suivent l’intervention, apparaissent des douleurs ressemblant aux douleurs de règles.
Peut-on pratiquer un traitement au laser pendant la grossesse ?
Un traitement au Laser est possible au niveau de la vulve et du vagin en cours de grossesse. Le traitement du col utérin est contre indiqué car il peut provoquer un saignement abondant et la survenue de contractions utérines.

Les risques et inconvénients

Comme chaque intervention, le traitement au Laser comporte certains risques. Ces risques sont rares et généralement sans conséquence:
Saignement (essentiellement si la lésion est étendue)
Infection du col
Sténose de l’orifice externe du col utérin (rétraction de l’orifice).

Les avantages

Le Laser est :
Peu ou pas douloureux
Précis
Ne modifie pas le relief du col utérin
N’altère pas la fertilité
Permet une surveillance post opératoire plus facile pour le gynécologue (par frottis et colposcopie).

Surveillance

La surveillance après un traitement au Laser est importante. En cas de traitement d’une dysplasie de bas grade, il existe un risque de récidive des lésions d’environ 10% en dix ans. Cette récidive survient parfois sou forme de lésion plus importante.
La surveillance consiste habituellement à la pratique d’un frottis annuel.